Le Rijksmuseum d'Amsterdam renferme, on s'en doute, des merveilles qu'on ne présente plus : qu'on pense à La Ronde De Nuit, de Rembrandt, ou à La Laitière, vulgarisée par Danone - faut-il s'en réjouir ?
Mais ce qui nous occupera dans cet article, c'est la manière dont ces peintres Flamands ont interprété les matières, en particulier la dentelle.
L'idée m'a été inspirée par une remarque de Léa Stansal qui conseillait à ses stagiaires d'observer à une bonne distance leur travail. En effet, faisait-elle remarquer, les dentelles peintes par ces maîtres sont époustouflantes de détails, mais on remarque un travail plus grossier lorsqu'on les observe de très près. On verra néanmoins, dans les photos ci-dessous, que certains de ces peintres ont poussé la précision vraiment très loin !
Commençons par Frans Hals, qui illustre parfaitement la remarque de Léa Stansal : Portrait d'un Homme - 1635.
(Il paraît qu'on trouvait que ce peintre avait un trait un peu grossier, peu apprécié par ceux qui désiraient un portrait : bon, il y a vraiment des gens qui prennent peine à nous donner des complexes !)
Toujours de Frans Hals : Portrait d'une Femme - 1635
(Il s'agit de l'épouse du précédent. Je vous laisse juger de la "grossièreté" du trait !)
Van Mierevelt : Frederik Henry, Prince d'Orange - 1632
Plus prêt ?
Voici le portrait trouvé sur Wikipedia, sans reflet :
Un tableau de Rembrandt : Portrait d'une Femme, Probablement Maria Trip - 1639
La transparence de l'étoffe blanche (une sorte d'organdi extrêmement fin) est parfaitement rendue : on croit déceler la finesse de la toile, trame et chaîne apparentes.
(Ci-dessous : source wikipedia)
Paulus Moreelse : Portrait d'un Homme - 1625
(Ci-dessous : source wikipedia)
Un de mes portraits préférés :
Werner van den Walckert : Portrait d'un Homme avec un anneau en or - 1617
(On dirait que la fraise a été réalisée avec une étoffe à bords francs, un peu effilochée.)